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DÉSINTÉRESSEMENT

leur siècle et de leur patrie, la dignité de penser et le courage de se souvenir. Ceux-là même l’aimaient qui ne la pouvaient comprendre.

Dans la grande salle, pavée de mosaïques éclatantes et tapissée des pensées humaines, Athéné, qu’entouraient des Romains, des Grecs, beaucoup de lents vieillards et quelques élégantes amoureuses des beaux diseurs et des jolies paroles, semblait une jeune souveraine ; ses yeux et tous ses mouvements étalent harmonieux et calmes.

Suivie de Lucius, Amaryllis entra pleine de trouble et de charme. La vierge les accueillit avec simplicité.

— Tu es belle, Amaryllis, il convient donc que tu sois des nôtres. Tu connaîtras ce que fut la Grèce, ses portiques sous un