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SOUS L’ŒIL DES BARBARES

— Le sort, lui dit-il, t’avait donné un corps sain et beau. Faut-il y introduire la pensée qui déforme tout !

Mais comme elle ne cessait de gémir et que les pleurs d’une femme attristent les plus belles journées :

— Soit, Amaryllis, souris et donne-moi la main pour que nous allions vers Athéné et que je te mène comme un jeune disciple.

L’enfant releva la tête. Un sourire joyeux éclairait son fin visage tandis qu’elle réparait l’appareil de sa beauté. Les avirons se turent, et contre la rive où circulait tout un peuple, un faible choc secoua la barque.

« Au Serapeum », dit-elle avec orgueil. Dans une litière, à l’ombre des colonnades, ils avançaient lentement parmi