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le jardin de bérénice

Mais si cette vapeur de mort, qui se dégage des objets ayant perdu leur utilité, purgeait le cœur de Bérénice de toute parcelle de mesquin et de bas, peut-être à trop pénétrer cette petite fille la rendait-elle maladroite à supporter la vie. Une âme embrumée, dans un corps infiniment sensible, telle était celle que nourrissait ce tombeau orné. Son masque entêté offrait de grandes analogies avec le petit buste du musée d’Arles, où la légende voit ce mélancolique Marcellus, le jeune prince qui ne put vivre. Quand elle descendait dans l’appartement des siens, une façon de loge de concierge, elle s’y sentait étrangère et comme une petite exilée. Virgile, s’il est vrai qu’il