Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
le jardin de bérénice

— Et pourquoi pleurez-vous, petite fille ?

Elle ne me répondit pas, et détourna les yeux.

— Il n’y venait jamais personne, reprit la grande sœur ; les tapisseries, les tableaux étaient si vieux ! Si vous nous connaissiez depuis plus longtemps, je croirais que vous parlez de Joigné pour faire plaisir à Bérénice.

Nous étions arrivés chez elles, là-bas, sur ce flanc de la butte Montmartre qui domine la banlieue. Je pris dans mes bras cette petite fille maigre pour la descendre de voiture, et déjà la légère curiosité qu’elle m’avait inspirée se faisait plus tendre à cause de notre passion