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le jardin de bérénice

jeune élégante, possédait, elle aussi, les secrets de la nature, et pour apparaître en elle, la vérité, une fois encore, emprunta les balbutiements d’un être faible.

— Bérénice, lui disais-je, chacune de tes larmes a été pour moi plus précieuse qu’un raisonnement impeccable. Mais ce bénéfice ne survivra pas à ta mort.

Je crus entendre une voix :

— Mes larmes en coulant sur toi ont laissé comme un signe particulier, auquel les hommes reconnaîtront que tu as une part de l’âme d’une créature simple et bonne.

— Tu étais, ma Bérénice, le petit enfant sauveur. La sagesse de ton instinct dépassait toutes nos sagesses et ces