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le jardin de bérénice

— Je te regretterai, ma petite amie, je regretterai le délicieux état d’âme que tu me manifestes, mais je t’engage tout à fait à épouser Charles Martin.

Et nous eûmes un long dialogue sur la convenance de ce mariage, que j’appuyai par des considérations tirées, comme on pense, de ses défaillances actuelles et même des chagrins qu’elle avait connus.

Je lui rappelais ce qu’elle m’avait dit souvent et qui peut se traduire ainsi : « J’ai toujours eu un violent désir d’être admirée et de plaire, et une violente souffrance de la brutalité qu’il y avait au fond de ceux qui profitaient de ma beauté. » Souvent, dans ses voyages à