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Pour réagir contre cet état nerveux, il n’est qu’un remède, empirique mais vraiment pas mauvais : dans les plus fortes angoisses de la vie de société et surtout dans les réveils de nuit, se raidir et prononcer une phrase, un raisonnement préparés à l’avance. Cela peut surprendre, mais ces angoisses sont le résultat d’une force qui tourbillonne en nous (souvent un afflux de sang au cerveau). Il s’agit de l’utiliser, cette force ; il faut ordonner un cerveau désordonné.

Deux ou trois fois, dans notre énervement, Bérénice et moi, nous dûmes convenir que nous augmentions notre malaise. Elle surtout, dans ce mélange malsain de sa tristesse et de mes inquié-