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le jardin de bérénice

Martin qu’offensait ma logique coupa court en souhaitant du moins que je n’aboutisse pas à une désillusion trop pénible.

— Je n’ai guère l’angoisse du résultat, lui répondis-je. Quand on s’est institué un fort dédain du jugement des hommes et du but poursuivi, peu importe, hors que nous mourrons un jour. J’ai une vision si nette de ce que valent les choses, sitôt possédées, et des moyens de les acquérir, que la seule mesure de mon sentiment à leur égard tient en ceci que ce sont toujours ma compagnie et mon occupation du moment que je juge les plus misérables.

La conclusion paraîtra sèche pour ce pauvre Adversaire qui, dans mes instants