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le jardin de bérénice

Dans ses éléments en effet la philosophie nous enseigne que ni vous ni moi ne sommes la vérité complète, et nous engage ainsi à une grande modestie l’un envers l’autre. Mais poursuivons le raisonnement des maîtres : « Personne, disent-ils, n’est la vérité complète, tous nous en sommes des aspects. » Donc si l’un de nous n’existait pas, un des aspects de la vérité manquant, la vérité complète ne serait plus concevable. Ainsi faut-il que je satisfasse à toutes les conditions de mon individualisme, parmi lesquelles une des plus impérieuses est que je vous nie.

Mais voici mieux encore : en admettant la méchanceté et la mauvaise foi