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le jardin de bérénice

Quand le garçon nous ouvrit le cabinet où Simon nous attendait, ce véritable ami eut son geste sec et nerveux qui est à la fois d’un demi-épileptique et d’un cabotin de névrose, comme le deviennent en quelque mesure tous les analystes ; puis nous prîmes plaisir à rire en nous regardant, car Simon et moi nous nous sommes organisés dans la vie des fêtes très particulières, et le bouquet de tous ces vins bus, évoqué par notre rencontre, nous remplissait, dès ce premier abord, d’une délicieuse ivresse. Cependant, il lançait sur Bérénice un regard d’amateur sympathique, dont la conviction me parut une complaisance délicate de ce vieil idéologue.