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le jardin de bérénice

l’univers, me sera une forte médication. Nulle ne fut dans de meilleures conditions que cette petite fille, toute ramassée dans l’amour d’un mort, pour avoir une grande unité de vie intérieure ; je désirai y participer.

Précisément il était aisé d’y progresser à cause de son éducation particulière. Comme elle était habituée à faire voir son jeune corps sans voiles, elle laissa aussi mes mains se promener sur son âme passionnée.

Voici les principes de vie que m’inspira la mélancolie de son visage, les voici tels que durant nos longs colloques je les lui formulai : pour son usage, disais-je, mais aussi pour le mien. Ils