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sourire et la ligne de son corps avaient une façon si mélancolique et si fine, avec un naturel parfait ! Il y avait en elle l’étrangeté délicate de cette renaissance bourguignonne du quinzième siècle qui fut la moins académique des tentatives. C’est au milieu des rares vestiges de cet art, qui poursuivit passionnément l’expression, parfois aux dépens de la beauté, que s’était ouverte sa première jeunesse. Elle avait de ces images leur finesse un peu souffrante, mais sans raideur gothique, plutôt mouillée de grâce. Il me semblait parfois que les faiblesses sensuelles de son âme avaient transpiré sur tout son jeune corps, en baignaient les contours.