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campagne d’Aigues-Mortes ; je ne pensais qu’à l’action électorale que je venais entreprendre à Arles ; je ne pensais qu’au peuple. « Quelle est son âme ? me demandais-je, je veux frissonner avec elle, la comprendre par l’analyse du détail, comme l’Adversaire, et par amour, comme Bérénice ; arriver enfin à en être la conscience ». Qu’aurais-je conclu, si j’avais dû reconnaître que je m’étais mépris en trouvant une part inaltérée dans Aigues-Mortes et dans Bérénice ? Il m’eut fallu renoncer aussi à dégager la tradition de la masse !

Dès lors, il ne m’eût plus resté qu’à abandonner Arles et la vie active. Mais vraiment l’Adversaire s’y était pris trop