Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/134

Cette page a été validée par deux contributeurs.
126
le jardin de bérénice

naît l’harmonie qui fait la paix et la singulière intensité de cette contrée. Sinon, vous continuez cette œuvre dont j’ai tant souffert, vous faites de la mobilité, de la vaine agitation. Vous croyez donner à ce jardin mille aspects nouveaux, vous n’avez touché qu’à la surface, et votre œuvre est de celles qu’emporte un caprice du Rhône ou quelque mouvement de notre humeur.

Âme triste et déshéritée de Bérénice, je vous aime ; je ne prétends pas vous imposer mon âme, mais à vous qui n’avez pas bouleversé sous mille cultures la part originelle que vous avez reçue de votre race, je demande que vous me soyez un directeur.