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idéal. C’était me donner mille âmes successives ; pour qu’une naisse, il faut qu’une autre meure ; je souffre de cet éparpillement. Dans cette succession d’imperfections, j’aspire à me reposer de moi-même dans une abondante unité. Ne pourrais-je réunir tous ces sons discords pour en faire une large harmonie ?

…Des problèmes analogues desséchaient le roi Louis, tandis qu’agenouillé sur ces dalles, il implorait le don des larmes. Avec une religion aussi vive, et simplement modifiée par les circonstances, je me préoccupe, moi aussi, de servir mon âme qui veut être émue. Je n’ai pas comme saint Louis de formule déterminée à laquelle me conformer,