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lement : « La quête a été désastreuse… » Puis soudain, se levant, il entraîna vers la chapelle, par le passage intérieur, tous ceux qui l’entouraient, et là, sans monter en chaire, depuis la première marche du chœur, il se mit derechef à prêcher.

C’était toujours le même rappel des services rendus à la Vierge de Sion et du droit que les trois frères Baillard possédaient à sa gratitude. C’était une litanie, une supplication, de plus en plus pressante, impérieuse, comme si la Mère de Dieu résistait et qu’il fallût la vaincre à force de prières et d’objurgations. Et voici qu’enfin une parole précise sort de la bouche de Léopold, une parole saisissante et claire qui remue tous les cœurs :

— Notre-Dame de Sion, l’heure est venue de montrer que vous n’abandonnez pas ceux qui espèrent en vous.

Il dit, et au milieu du profond silence qui s’établit, il va prendre la bourse des quêtes. Il se dirige vers le fond de l’abside où la Vierge miraculeuse trône dans le petit monument à coupole et colonnades élevé par ses soins. Il saisit une échelle, l’appuie à la console, gravit les échelons, et la bourse qu’il tient à la main, il la dépose aux pieds de Notre-Dame. Puis il descend à reculons, en cherchant avec quelque