Page:Barrès - Adieu à Moréas, 1910.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pathétique et familière, que reçurent avec des transports ceux qui savent goûter les purs plaisirs de la tragédie. Et c’est alors que l’on vit clairement que ce poète était venu d’Athènes à Paris pour ramener les plus turbulents rimeurs dans les voies de l’humanisme.

Je crois que j’ai recueilli le testament littéraire de Moréas. C’était il y a peu de jours, dans cette chambre où nous venons pieusement de lever son corps. Il avait demandé qu’on nous laissât tout seuls, et la garde elle-même s’éloigna. Nous avons causé de ce qui lui tenait le plus au cœur, de littérature, et il m’a dit : « Il n’y a pas de classiques et de romantiques… C’est des bêtises… Je