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L’APPEL AU SOLDAT

Et traitant Sturel en ami :

— Vous avez entendu, n’est-ce pas, cette toux, ce matin ? Mme de Bonnemains souffre d’une pleurésie, mais qui se guérit tous les jours. Aujourd’hui, elle va très bien.

Sturel, ému d’avoir été utile au chef, chercha à lui rendre un autre service. Il exposa qu’on devrait bien verser les subsides de Renaudin :

— Je suppose, mon Général, que vous êtes harcelé par des centaines d’exploiteurs, mais autour de vous on devrait promettre moins, et donner plus exactement.

Seule la suite des expériences nous guérit des excès de zèle. Sturel vit, au nom de Renaudin et sur ces questions d’argent, la figure de Boulanger se durcir :

— Tout ce qu’on a promis, on le donnera. Mais traitez ces affaires avec Dillon. Mettez-vous aussi d’accord avec lui pour les candidatures en Lorraine. Et Sturel, inquiet du rôle où l’engageait Renaudin, répondit contre sa pensée et pour ne pas contrarier davantage le chef :

— En Lorraine, ce sera facile, mon Général.

Deux jours après, Sturel reçut à Paris une lettre amicale du comte Dillon l’informant que le Comité national le désignait pour porter le drapeau révisionniste à Paris, dans le vingt et unième arrondissement.

Il voulut d’abord refuser. Sturel, de Neufchâteau (Vosges), n’a que faire d’un mandat parisien ; il se doit aux traditions et à la raison lorraines, retrouvées dans son voyage sur la Moselle. « Cepen-