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là il y eut quelques jours de repos, les troupes de la présidence de Madras n’étant pas encore arrivées. Les officiers de cette division employèrent leurs loisirs à faire quelques incursions dans l’île, mais tous les efforts pour communiquer avec les habitants demeurèrent inutiles. Encore à l’état sauvage, ils fuyaient l’approche de l’homme civilisé. Souvent ils garnissaient le rivage, décochaient leurs flèches sur les embarcations qui prenaient terre, puis s’enfuyaient aussitôt dans l’intérieur de l’île. Le 4 mai, les troupes de Madras arrivèrent ; l’armée se trouva ainsi au complet. La division du Bengale consistait en deux régiments d’infanterie du roi, le 30e et le 38e, plus deux compagnies d’artillerie. Celle de Madras, aussi en deux régiments européens, l’un du roi, le 41e, un autre à la Compagnie ; outre plusieurs bataillons d’infanterie indigène. L’armée se trouvant réunie, la flotte mit à la voile dès le lendemain ; elle arriva le 10 à la barre de la rivière de Rangoon.

L’apparition de cette flotte anglaise à Rangoon parut avoir été tout-à-fait inattendue par les Birmans. Les autorités civiles et militaires furent jetées dans la plus extrême confusion ; différents signaux communiquèrent cette nouvelle dans tous les sens ; la nuit, de nombreux feux préparés sur différents points furent allumés. Il devenait important pour l’armée anglaise de ne pas perdre de temps pour se présenter devant la ville, dont la capture devait la mettre en possession des nom-