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une femme. La cour des districts en avait jugé de même, car elle avait fait à ce sujet les plus sévères reproches au gouverneur-général. En outre la personne appelée à ces fonctions était plus que toute autre dénuée de la faculté de les exercer. Non seulement son sexe l’en éloignait, mais encore sa situation. Née dans la classe la plus inférieure, elle avait mené un genre de vie infamant ; enfin, elle n’avait jamais été la femme, mais seulement la concubine de Meer-Jaffier. Cependant, il existait plusieurs personnages à qui ces fonctions eussent été plus convenablement confiées ; par exemple, la mère même du nabob. Il y avait encore Ahteramul-Dowlah, le frère de Meer-Jaffier, auquel il eût été fort naturel de penser pour cet emploi. Or, ce dernier avait été écarté par des motifs dont les commissaires se faisaient fort de prouver la futilité, le manque de fondement. L’un des motifs allégués par Hastings n’était-ce pas qu’un jour pourrait venir où il serait dangereux à la Compagnie ? Or à la même époque, dans une lettre aux directeurs, Hastings écrivait ces propres mots : « La plus mauvaise situation des affaires ne pourrait enhardir le nabob ou toute autre personne à menacer notre pouvoir ; les moyens qui leur ont été laissés de le faire sont trop minimes. Ce prince et ceux qui l’entourent sont dépourvus de force militaire, d’autorité dans le pays, d’alliances étrangères ; enfin, ils n’ont aucune ressource pécuniaire. »

M. Hastings, quand il conféra ces fonctions à la