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À la vérité il se proposait en revanche de lui imposer le nom Shah-Jehanabab, c’est-à-dire ville de Shah-Jehan.

Une nouvelle ville, commencée en 1632, ne tarda pas en effet à s’élever sur la rive ouest de la Jumna, et bientôt, au dire des historiens contemporains, éclipsa l’ancienne Delhi par l’élégance de son architecture. Enfermée dans une muraille de briques et de pierres, elle occupe sept milles de circonférence ; sept portes, portant les noms de Lahore, Ajmeer, Turkeman, Delhi, Moor, Caboul et Cachemire, y donnent entrée. Au nord, entouré de trois côtés par une haute muraille de pierres rouges et d’un profond fossé, occupant un mille de circonférence, s’élève le palais impérial. La rivière baignait jadis, à l’est, les murailles de ce palais ; à cette époque, elle avait déjà commencé à s’en éloigner, comme si cet ancien témoin de la gloire de la maison de Timour eut répugné à en réfléchir dans ses ondes la douloureuse décadence. À l’entrée du palais, se trouvait d’abord une immense salle d’audience où attendaient confusément tous ceux qui voulaient voir l’empereur, seigneurs, soldats, hommes du peuple. Cette salle d’audience était située à l’extrémité inférieure d’une cour en carré long, tout autour de laquelle s’élevaient deux étages de nombreux appartements, dans les jours de prospérité de la dynastie impériale, occupés par les nobles, les officiers de la cour ; enrichis des plus belles tapisseries, tout entourées de soie et de ve-