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trés à l’infortuné représentant de la maison de Timour et à la famille impériale. »

La population de Delhi, qui avait souffert long-temps de la tyrannie combinée des Mahrattes et des Français, montrait une grande joie d’en être délivrée. Tout en maudissant la domination de la veille, on la voyait tendre avec un empressement stupide le cou au joug nouveau qui allait peser sur elle. Esclave couronné sur le trône de Timour, l’empereur partageait ces dispositions du peuple. Comme pour le dernier de ses sujets, toute révolution n’était aussi pour lui qu’un changement de servitude. Le prince Mirza-Akbar-Shah, son fils aîné et son héritier présomptif, se présenta de sa personne dans la tente du général Lake, le 16 septembre, à trois heures. Il fut reçu en grande pompe. Après un entretien d’une demi-heure, le général Lake et sa suite, le prince et la sienne, se mirent en marche vers le palais impérial. Une distance de cinq milles à peine l’en séparait ; mais les environs et les rues de Delhi se trouvaient couverts d’une foule tellement compacte, qu’on ne pouvait la traverser qu’avec une lenteur extrême. De nombreux spectateurs encombraient les diverses cours du palais ; tous attendant avec une indicible anxiété la réapparition du rejeton de Timour, si long-temps dérobé aux yeux de son peuple. À son arrivée au palais, le général Lake fut conduit dans un appartement où jadis avait étincelé toute la magnificence orientale. Un siècle ne s’était pas écoulé depuis que