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fortune, fut chargé de la garde du fort, avec injonction de le défendre jusqu’à la dernière extrémité. L’armée anglaise s’empara immédiatement de Coël, au nord de laquelle elle prit position, sa droite appuyée à la ville, sa gauche en arrière. La chaleur de la journée, avait été extrême ; les marais les plus bourbeux se desséchèrent sous les lèvres des soldats sans étancher leur soif brûlante. À minuit, au moment où le sommeil réparait les fatigues de la journée, la terre trembla tout-à-coup, phénomène assez rare dans l’Inde. Plusieurs bâtiments construits en pierres furent renversés, et la secousse à diverses reprises ne dura pas moins de deux minutes.

Le général Lake ayant pris position devant Allighur, somma immédiatement, mais inutilement, Pedron. Déjà forte par sa situation, la place était défendue par des ouvrages considérables, et le colonel comptait sur un prompt secours de la part des Mahrattes. Les ordres du général Perron lui enjoignaient d’ailleurs de la façon la plus positive de se défendre jusqu’à la dernière extrémité. Il écrivait : « Vous devez avoir reçu la réponse que vous aurez à faire aux propositions du général Lake. Je n’ai jamais pensé un seul instant que vous ayez eu l’idée d’une capitulation. Souvenez-vous que vous êtes Français, qu’aucune de vos actions ne ternisse le caractère de votre nation. J’espère qu’avant peu de jours le général anglais s’en retournera aussi vite ou plus vite qu’il n’est venu. Soyez