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ses principaux efforts. Se mettant de sa personne à la tête de sa cavalerie, il fit un détour considérable pour tourner en ce sens la position ennemie. Parvenu à quelques centaines de pas, il rangea aussitôt sa cavalerie sur deux lignes et se porta en avant, soutenu par son infanterie, formée sur trois lignes. À mesure qu’il avança, l’ennemi céda le terrain, se bornant à faire un feu de mousqueterie assez vif des villages qu’il occupait, mais dont un bataillon de Cipayes ne tarda pas à les déloger. Une large colonne de cavalerie régulière, soutenue par quelques corps irréguliers, se montra disposée à soutenir le choc ; mais elle se borna à caracoler autour des Anglais sans oser faire une charge à fond. Alors la cavalerie anglaise prenant l’initiative, à son tour l’attaqua vigoureusement, la mit en déroute et la poursuivit jusque sous les canons du fort. Dans le but de protéger les fuyards, le fort ouvrit un feu assez vif ; mais ses boulets passèrent presque tous par-dessus la tête des Anglais ; il en fut de même le reste de la journée, et leur cavalerie put continuer de manœuvrer sans en souffrir. Leur artillerie légère faisait au contraire de grands ravages dans les troupes du général Perron, aussi le désordre ne tarda pas à s’y mettre ; bientôt elles abandonnèrent le champ de bataille sans avoir osé courir le risque d’un engagement général. Perron, avec les troupes qui lui étaient le plus particulièrement attachées, se retira vers Agra. Le colonel Pedron, autre Français courant la même