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obligeait à de grandes précautions. Le plus grand luxe abondait au camp ; on y voyait des fenêtres vitrées, et, pour la première fois depuis les premières guerres des Anglais dans l’Orient, des cheminées en briques. À quelques marches de Delhi, de la capitale du grand Mogol, les officiers, entourés de leurs femmes et de leurs enfants, jouissaient de tous les charmes du coin du feu européen. Sur les tables abondaient le schiraz de Perse, le vin rouge de Carbonnelle, l’humble mais confortable porto. Le soir, de spacieuses salles de bal réunissaient la jeunesse, la grâce, la beauté, oubliant dans la gaieté des fêtes toute appréhension de danger. Le matin, de nombreuses chasses, dans les forêts voisines, remplissaient les loisirs laissés pour les devoirs militaires. Dans une de ces chasses, le général Lake tua d’un coup de pistolet un tigre d’une énorme dimension, au moment où l’animal allait atteindre le major Nairn, qui l’avait blessé d’un coup de pique.

Quittant Kanouge, le général Lake se porta sur Manipore. Là, une lettre du colonel Collins, résident britannique à la cour de Scindiah, lui apprit l’intention de celui-ci de retourner immédiatement à Aurengabad. Les derniers doutes du général en chef se trouvèrent levés ; les négociations avec les confédérés lui parurent dès lors rompues et les hostilités devenues inévitables ; conjecture effectivement confirmée plus tard par des dépêches du gouverneur-général. Ce dernier donnait au gé-