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qu’il voulait, c’était sans doute arrêter Scindiah dans la poursuite de ses desseins ambitieux ; c’était de lui montrer qu’il dépendait de sa seule volonté d’avoir de son côté la protection des armes britanniques. En 1800, les mêmes négociations furent reprises, et conduites par le peschwah avec le même esprit de temporisation et de cauteleuse prudence. Tout en se refusant aux conditions proposées par les Anglais, le peschwah n’en voulait pas moins paraître, en quelque sorte, faire partie de cette alliance vis-à-vis Scindiah et ses autres rivaux. D’ailleurs, il se livrait encore auprès de la cour d’Hyderabad, à diverses intrigues tendant à rompre l’alliance déjà formée entre le nizam et les Anglais. En 1801, le peschwah fit lui-même la proposition de prendre à son service un corps auxiliaire de ces derniers. Il voulait stipuler en même temps que cette force subsidiaire demeurerait dans les limites des possessions de la Compagnie, en tant qu’il n’en réclamerait pas l’emploi, c’est-à-dire en temps de paix et de sécurité. La présence d’une force britannique dans les environs de Poonah ne devait assurer sa sûreté qu’aux dépens de son indépendance ; il le comprenait. C’était moins que ce que le gouverneur-général avait voulu ; c’était cependant quelque chose. Cette nouvelle situation ne pouvait manquer d’augmenter de quelque peu l’influence des Anglais à la cour de Poonah. Un devoir de dépendance quelconque d’un État à l’égard d’un autre tend naturellement à lui inspirer l’idée