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la dépêche ; le roi la prit des mains de l’ambassadeur, et la plaça à côté de lui. Macdowal fut aussitôt reconduit à reculons jusqu’à la place où sa suite demeurait encore agenouillée, et où lui-même s’agenouilla. Le roi, tout jeune encore, avait peu de barbe, une grosse tête, une contenance sans grâce ni dignité ; une belle robe de mousseline blanche richement brodée en or serrait sa taille au moyen d’une ceinture, formait plusieurs larges plis sur sa poitrine et retombait jusqu’à terre, à la manière d’une robe de femme ; il avait les bras nus à partir du coude, les doigts surchargés de larges bagues ornées de pierres précieuses, et au cou un grand nombre de chaînes d’or. Cette parure semblait lui donner quelque vanité ; on remarqua qu’il remuait souvent la tête pour faire briller de tout leur éclat les ornements de sa couronne. Fréquemment encore il entr’ouvrait sa veste pour laisser voir tous les joyaux qui la décoraient, paraissant surtout occupé d’un large bijou suspendu à son cou. À ses côtés, deux personnes avaient pour unique occupation de l’éventer ; pendant ce temps, il adressait parfois la parole à l’un ou à l’autre de ses courtisans les plus rapprochés, qui seulement alors se hasardaient à soulever la tête à quelques pouces de terre. Ayant donné quelque ordre à transmettre au dehors à l’un de ses ministres, vieillard à barbe blanche, on vit celui-ci s’éloigner, marchant à quatre pattes, comme un chien, et longeant la muraille pour gagner la porte. Rentré dans