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l’un des appohamiew [1], fut saluée à toutes les stations de l’ambassade par des salves d’artillerie et de mousqueterie. On sait le respect superstitieux qui, dans l’Orient, s’attache à tout ce qui a rapport à la royauté. Les Anglais, ayant passé la rivière auprès de Sitavara, ancienne résidence royale, entrèrent dans les États de Candy. Le premier adigar campé dans le voisinage se présenta aussitôt pour faire une visite à l’ambassadeur. Un millier d’hommes et sept éléphants formaient son escorte. Le général Macdowall s’avança à sa rencontre les deux mains ouvertes, renversées, la paume en dessus, et se touchant ; il se présenta de même à trois moltiars, ou officiers principaux qui accompagnaient l’adigar ; puis répandit de l’essence de roses sur les mouchoirs que chacun d’eux tenait à la main. L’ambassadeur, prenant alors de la main droite la main gauche de l’adigar, le conduisit à l’endroit où se trouvait déposée la lettre adressée au roi. Celui-ci, ainsi que les autres Ceylanais, se prosternèrent la face contre terre, puis une conférence s’ouvrit, non précisément d’affaires, mais de règlement du cérémonial. Deux jours après, l’adigar se rendit chez l’ambassadeur entouré de sa pompe ordinaire. Mais, ayant aperçu des officiers anglais montés sur une petite éminence pour voir le pays, il fit arrêter son éléphant, témoigna son déplaisir et les fit descendre ; en sa

  1. Espèce de chambellan à la cour de Candy.