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dôme couvrit bientôt l’emplacement où le roi défunt et ses infortunées compagnes avaient été consumés. Aujourd’hui des dévots s’y rendent encore en foule pour offrir des vœux, des sacrifices, pour implorer les deux reines dont nous venons de raconter la fin. Le rajah successeur y fit, de son côté, de fréquents pèlerinages et de nombreux sacrifices. Autre bizarrerie du sort : un missionnaire catholique jeté par la révolution française au milieu de l’immensité de l’Inde a été l’historien et le témoin de cette étrange et terrible cérémonie [1].

Le gouvernement de Madras, avant l’administration de M. North, avait entamé des négociations avec la cour de Candy. Mais, quoique d’importants avantages dussent être concédés à celle-ci, le traité d’abord signé au fort Saint-Georges, ne le fut pas par le monarque ceylanais, qui mourut en 1798. Les intrigues du premier ministre placèrent la couronne sur la tête d’un jeune homme, fils d’une Ceylanaise, et que par conséquent la loi du pays excluait du trône. Le roi ne pouvait épouser qu’une femme du Malabar, c’est-à-dire de même caste que lui-même. La reine et les plus proches parents du souverain décédé furent jetés en prison ; mais parmi eux, quelques uns, entre autres un frère de la reine nommé Mootto-Sawny, s’échappa. Ce dernier sollicita l’appui du gouvernement britan-

  1. L’abbé Dubois.