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rés par les flammes. De ces ossements, on fit deux parts ; l’une enfermée dans des urnes de cuivre rouge fermées du sceau du rajah nouveau, fut confiée peu de jours après à trente brahmes choisis parmi les plus distingués qui, se rendant avec le dépôt à Bénarès, la ville sainte, jetèrent en cérémonie ces précieuses reliques dans les eaux sacrées du Gange. À leur retour, en échange d’attestations qui prouvaient qu’ils s’étaient acquittés fidèlement de cette mission, ils obtinrent de magnifiques récompenses. L’autre portion de ces ossements, après avoir été réduite en poudre, et mêlée avec du riz bouilli, fut mangée par douze brahmes convoqués à ce lugubre festin ; communion étrange ayant pour but l’expiation des péchés des défunts, car ces péchés, d’après l’opinion reçue, s’incarnaient avec les cendres des morts dans le corps des brahmes qui s’étaient nourris de cette cendre. Les restes de l’or, des joyaux des princesses pieusement retirés des cendres, devinrent de précieuses reliques. Le gourou du roi, et les trois brahmes ayant mis le feu au bûcher, reçurent un présent, le premier un éléphant, les trois autres chacun un des palanquins du rajah ou des deux reines. Des cadeaux de tout genre et 25,000 roupies à se partager furent le lot des autres brahmes ; enfin, douze maisons, bâties pour la circonstance, devinrent la résidence de ces douze brahmes qui avaient englouti les cendres et les souillures des défunts. Un mausolée circulaire d’environ un pieds de diamètre et surmonté d’un