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positif entre le nabob et Tippoo ne ressortait de la correspondance examinée, nous le répétons ; mais il faut dire aussi que cette correspondance n’en était pourtant pas moins criminelle. Un des articles du traité de 1792 disait formellement : « Que le nabob n’entrerait jamais en négociation, n’entretiendrait correspondance politique avec aucune puissance indoue ou bien européenne sans le consentement de la Compagnie. » Il est une maxime assez généralement reçue dans le droit des gens ; c’est, que la violation d’un seul article d’un traité quelconque par l’une des parties suffit pour l’annuler tout entier. Or le gouverneur-général se trouvait fort disposé à mettre en pratique cette maxime.

Le nabob, pour lord Wellesley, n’était pas un souverain indépendant, loin de là, un allié, presqu’un tributaire des Anglais, qui leur devait son élévation, qui se trouvait engagé envers eux à certaines obligations. Le caractère de lord Wellesley penchait d’ailleurs pour les mesures décisives ; il écrivit au gouverneur de Madras de prendre les dispositions nécessaires pour se mettre en possession du gouvernement du Carnatique. Ces instructions arrivèrent à Madras, pendant une maladie du nabob jugée mortelle dès son début ; aussi le gouverneur évita-t-il de troubler l’esprit d’un mourant, de choses qui ne pouvaient que lui être pénibles. La famille entière du nabob devait nécessairement se trouver réunie dans une circonstance semblable ; le plus jeune des fils du nabob arriva le premier ; il était accompa-