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le royaume de Tanjore avait été pendant la guerre sous l’administration des Anglais. Le parti généreux l’ayant emporté, il fut restitué au rajah. Mais en 1798, on découvrit, ou peut-être crut-on découvrir que Ameer-Sing n’était pas l’héritier légitime du dernier rajah, mais Serfojee, adopté par celui-ci. La résolution de détrôner Ameer-Sing, et de le remplacer par Serfojee, n’en fut pas moins prise immédiatement. La présidence de Madras se flattait que celui-ci lui devant le trône, ne se trouverait point en mesure de lui disputer quoi que ce fût. Serfojee se soumit en effet à toutes les conditions qu’on lui proposa, et signa, le 25 octobre 1799, un traité par lequel il résignait pour toujours aux Anglais tous les pouvoirs de son gouvernement. Il reçut en échange une pension d’un lac de pagodes à l’étoile, plus un cinquième du revenu net de ses anciens domaines.

Au commencement de l’année 1800, des papiers trouvés à Seringapatam compromirent gravement le nabob du Carnatique vis-à-vis les Anglais : c’était une correspondance entre lui et Tippoo, entre Tippoo et son prédécesseur. Dans ces lettres, les deux nabobs prodiguaient au sultan les louanges les plus exagérées et les plus chaudes protestations d’amitié et de dévouement. Le plus souvent, Tippoo était appelé le bienfaiteur du genre humain. Les deux nabobs appelaient au contraire les Anglais les nouveaux venus, le nizam sa nullité, les Mahrattes les méprisables. Bien que ces lettres ne continssent