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cer à elle dans leur impatiente admiration ; puis ils s’agenouillèrent. Interrogeant alors le fantôme, ils lui demandèrent d’une voix respectueuse : « Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Que veux-tu ? » Le fantôme répliqua : « Je suis le fils du soleil, et mon père m’a envoyé pour gouverner le monde. » Le peuple continuant à demeurer prosterné contre terre dans une humble adoration, s’écria : « En ce cas, deviens notre roi ; donne tes ordres, et nous obéirons. » L’envoyé céleste, acceptant leurs hommages, consentit à devenir leur souverain ; puis leur enseigna à bâtir des maisons, des villages, à semer, à récolter, etc., etc. Après un long règne, le premier souverain, au moment de sa mort, partagea ses États entre plusieurs de ses fils, dont la postérité régna deux mille années. Or, l’un des descendants de ce fils du soleil, nommé Vigea-Rajah, était fils d’un roi de Tillingo, État dépendant de Siam. Les astrologues appelés à sa naissance à consulter les étoiles, y virent qu’il était destiné, s’il demeurait dans le royaume, à devenir la cause de grands désastres. Le père délibéra longuement avec ses plus sages conseillers sur le parti à prendre ; par l’avis de ceux-ci, il ordonna à son fils de quitter le royaume pour aller s’établir ailleurs. En cherchant fortune à la tête d’un certain nombre de compagnons, Vigea-Rajah aborda l’île de Ceylan, où il devint le premier des empereurs de cette île, qui, en souvenir de leur origine, s’appellent fils du soleil.