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aux Anglais pour de l’argent et des diamants ; son respect pour ses ancêtres, ses devoirs envers sa postérité, s’opposaient à l’acceptation d’un tel arrangement. Il ajoutait en soupirant : « Je ne puis que protester ; la force se trouve du côté des Anglais, ce qui met toutes choses à leur bon plaisir. » Le résident fit des objections à la nomination d’un successeur. Le nabob répondit qu’en l’absence de cette faculté, il renoncerait facilement à tout projet d’abdication. Le résident mit de nouveau en avant la nécessite d’une réforme dans l’État militaire du visir. Le nabob assura qu’une semblable réforme anéantissait immédiatement son autorité au sein de ses propres États.

Irrité de se voir arrêté dans l’exécution de ses projets, le gouverneur-général traita ces hésitations du nabob de manque de foi, de trahison. C’était cependant chose bien différente pour se dernier que d’abdiquer en faveur de son fils aîné, comme il en avait le projet, ou bien au profit des Anglais, comme on voulait qu’il le fît. Lord Wellesley n"en résolut pas moins d’exécuter son plan de réforme, sans le moindre délai ; à la vérité, le temps pressait ; le moment approchait où la saison pluvieuse devait ajouter beaucoup de difficultés au mouvement des troupes. Elles furent donc mises immédiatement en marche ; et le résident anglais, tout en donnant cet avis au nabob, lui demanda ses instructions pour leur cantonnement. Ce dernier refusa de prendre aucune décision à cet égard, al-