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paierait annuellement, pour l’entretien de ces troupes, 7 lacs de pagodes ; qu’en cas de guerre ou de préparatifs de guerre, les Anglais pourraient percevoir telle autre somme qu’ils jugeraient proportionnée aux ressources du rajah ; qu’enfin ils pourraient, si les circonstances l’exigeaient, non seulement s’interposer dans l’administration intérieure du rajah, mais encore s’en emparer tout-à-fait. La souveraineté de fait appartenait, comme on le voit, aux Anglais, le nom et l’apparence au rajah. Lord Wellesley écrivait donc avec raison : « D’après ces arrangements, je crois être certain de pouvoir disposer de toutes les ressources du territoire du rajah. » Le système politique imaginé par Clive, suivi par Hastings, en partie même par Cornwallis, ce système qui consistait à partager le pouvoir avec les princes du pays, était ainsi dépassé. Ce système avait porté ses fruits, mais on était au-delà. Lord Wellesley le disait hautement en écrivant : « Me rappelant les inconvénients et les embarras qui ont résulté, pour toutes les parties qui y étaient intéressées, des doubles gouvernements et de l’autorité incertaine établie à Oude, dans le Carnatique, à Tanjore, je me suis décidé à conserver à la Compagnie les pouvoirs les plus étendus et les plus indiscutables. » D’ailleurs tout en conservant l’autorité réelle, il fut sage à lord Wellesley d’en laisser l’ombre au rajah. Il évitait de donner une plus grande partie du territoire au nizam ; il habituait peu à peu les peuples à la domination des Anglais ;