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cipaux officiers, des événements importants de son règne, des réflexions que faisaient naître ses lectures, même de ses songes. Dans ses moments de loisirs, un de ses plus grands plaisirs était de considérer de riches joyaux, pour ainsi dire de jouer avec eux ; goût qu’on retrouve, au reste, à des degrés différents chez presque tous les princes de l’Orient. Zélé musulman, peut-être détestait-il autant les Anglais en leur qualité d’infidèles que comme ses rivaux en puissance ; il écrivait : « Un Anglais, un chien et un cochon sont trois frères de la même famille. » Selon quelques uns, la fin malheureuse de sa première guerre jeta dans son esprit un trouble dont il ne se guérit jamais ; toutefois il n’en continua pas moins à payer son armée avec régularité, à ménager ses ressources, à donner toute son attention aux affaires. La nature ne lui avait pas donné un génie aussi harmonique qu’à son père ; mais peut-être a-t-on fait généralement trop bon marché de ses talents. À tout prendre, il continua dignement cet empire de Mysore qui ne devait pas lui survivre.

Tippoo n’avait jamais songé à la possibilité de la chute de Seringapatam, Il la croyait imprenable ou du moins susceptible d’une assez longue défense pour que les Anglais se vissent dans l’obligation d’en lever le siège par manque de vivres. Aussi laissa-t-il enfermés dans le palais sa famille, ses richesses, ses effets les plus précieux. On n’y trouva pourtant qu’une somme de 16 lacs de pagodes, ou