Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/339

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

laient pousser jusqu’au bout la fortune de l’Angleterre. Les hommes de cette école, à laquelle appartenaient deux autres hommes éminemment distingués, sir Thomas Munro, et sir John Malcolm, voulaient avant tout la ruine définitive de Tippoo. Les Mahrattes, comme nous l’avons déjà dit, ne les occupaient pas encore. Tippoo, au contraire, était vraiment alors le centre, l’appui, l’espérance de tous les intérêts opposés aux Anglais. Trouvant la situation politique des Anglais ébranlée à son arrivée dans l’Inde, Wellesley aurait voulu la raffermir en attaquant sur-le-champ le sultan. Mais l’état de l’armée ne le permit pas. Les forces anglaises ne se trouvaient alors nullement en rapport avec les exigences de la circonstance. Le commandant en chef de Madras déclarait hautement l’insuffisance de ces troupes pour la simple défense du territoire de la Compagnie ; il y avait loin de là à pouvoir porter des opérations offensives dans un pays tel que Mysore. Il ajoutait que, même dans un but purement défensif, l’armée ne pouvait être prête à se mouvoir avant le printemps de l’année suivante (1799). L’armée du Bengale n’était pas en meilleur état ; d’ailleurs il lui aurait fallu beaucoup de temps avant de commencer les hostilités. Dans une lettre confidentielle au gouverneur-général, le général Graig disait : « C’est un fait qui ne souffre pas de contradiction que depuis quatre ans, en raison de ces deux choses, le manque de discipline et le manque de connaissances militaires, le sort