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Les Français, en débarquant en Égypte, pouvaient bien avoir l’idée de suivre la route d’Alexandre, et d’aller attaquer jusque dans l’Inde leurs ennemis implacables. L’entreprise était assez d’accord avec le gigantesque, le colossal de l’époque. Bonaparte, aussitôt l’Égypte soumise, s’empressa de tranquilliser les Arabes. Il cherchait à renouer les relations de l’Égypte avec l’Arabie. Dans ce but, il écrivait (17 février 1799) au schériff de la Mecque dans les termes suivants : « Le noajinda de ce pays vous instruira pleinement combien tout est tranquille au Caire et à Suez, et dans tout le pays qui sépare ces deux villes, comme aussi il vous apprendra le calme parfait qui règne parmi les habitants. Il n’y a plus un seul Mamelouck oppresseur dans le pays, et les habitants, désormais sans craintes et sans alarmes, reprennent le cours ordinaire de leurs voyages, de leurs travaux champêtres et de leur commerce. Par la bénédiction de Dieu, cette paix se consolidera de plus en plus, et les droits établis sur les marchandises ou les autres taxes seront supprimés. Les droits imposés sur le commerce des marchandises sont aujourd’hui ce qu’ils étaient sous les Mamelucks. Les marchands reçoivent toute sorte d’assistance, et la route du Caire à Suez est ouverte et sûre. Assurez donc les marchands de vos contrées qu’ils peuvent envoyer leurs marchandises à Suez et les vendre sans crainte de trouble ou de violence ; dites-leur qu’ils peuvent aussi se procurer en échange tous les articles qu’ils désireraient. Je