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parte se trouva à la tête d’une armée de 20,000 hommes sur cette terre d’Égypte ou avait commencé la gigantesque destinée d’Alexandre. Alexandrie, attaquée immédiatement de plusieurs côtés, ouvrit ses portes dès le même soir. Ce premier succès correspondait à l’anniversaire de l’établissement de la république, et Bonaparte le fit solennellement célébrer ; la république française fut proclamée sur ces mêmes bords où avaient abordé, il y avait quelques siècles, les compagnons de saint Louis, s’acheminant vers la ville sainte des chrétiens. Le Caire, Rosette, plusieurs autres villes, ne tardèrent pas à subir le sort d’Alexandrie. Les Mamelucks et les Arabes furent battus aux pieds de ces pyramides d’où quarante siècles contemplaient ce combat. Les beys, chassés des contrées qu’eux-mêmes avaient usurpées sur la Porte Ottomane s’enfuirent au désert. Malheureusement la fortune de la France se montrait, comme d’habitude, moins favorable sur mer ; Aboukir, nom de douloureuse mémoire, vit Nelson triompher de nos escadres et les anéantir. Fatal événement qui emprisonnait, pour ainsi dire, les vainqueurs au sein de leur nouvelle conquête. D’ailleurs, de même que ceux du Nil, les rivages du Jourdain virent nos drapeaux victorieux. Mais déjà les Anglais étaient descendus sur le champ de bataille à côté des croyants. Ils prêtèrent un secours efficace aux troupes ottomanes, et, suivant la singulière expression de Bonaparte, lui firent manquer sa fortune devant Saint-Jean-d’Acre.