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tes ces vues ; à la réception de la nouvelle de la mort du vieux nabob, lui-même avait songé à s’emparer de l’administration de tout le territoire, mais seulement du consentement de nabob ; lord Hobart l’aurait voulu, au contraire, malgré l’opposition de celui-ci. La Compagnie, selon lui, ne pouvait plus être engagée par des traités enfreints dès l’origine par le nabob. Par ces traités, ce dernier s’était effectivement engagé a ne pas donner d’hypothèque sur ses propriétés, ce qu’il n’avait pourtant cessé de faire. D’un autre côté, la perte certaine des revenus du pays si l’on continuait le même système achevait de justifier, suivant le même personnage, la Compagnie. La situation des peuples du Carnatique exigeait même que ce parti fût adopté impérieusement. En partageant le fruit de leurs travaux, la Compagnie n’avait-elle pas contracté au moins tacitement l’obligation de les empêcher d’être sacrifiés par milliers ? Le gouverneur-général, en partie peut-être par suite de quelque désunion alors existante mise entre les conseils de Madras et de Calcutta, n’entra pourtant pas dans les vues de lord Hobart.

Le Bengale lui-même ne se trouvait pas dans un état plus florissant que le Carnatique. Chose vraiment étrange ! Des provinces riches et florissantes sous l’administration mogole, on les voyait alors livrées à la misère, à la dissolution ; partout le dénuement et la pauvreté avaient remplacé l’abondance et la splendeur. Les Anglais s’en éton-