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placé par son fils aîné Omdut-ul-Omrah. Depuis les derniers arrangements avec lord Cornwallis il s’était acquitté avec exactitude de ses paiements aux Anglais, à la vérité, à la triste condition de s’abandonner à des banquiers, prêteurs d’argent, de leur livrer ses États à exploiter. Sous leur administration avide le pays marchait rapidement à une ruine complète. Aucune tentative n’avait été faite sous le vieux nabob pour changer cet état de choses ; mais l’avènement de son successeur parut à lord Hobart une occasion favorable pour le tenter. Peu de jours après cet événement, le président jugea convenable de constater sur le registre des délibérations du conseil le mauvais état des affaires du pays. La misère qui le désolait tenait à des causes diverses, dont les principales étaient les suivantes. Les Anglais de Madras, quelquefois les principaux négociants de la ville, s’engageaient envers le nabob à payer les sommes dont celui-ci se trouvait débiteur envers la Compagnie. En échange, ils recevaient une hypothèque sur quelques portions du territoire, et faisaient nommer, pour la rendre profitable, un administrateur de leur choix qui, en raison de la communauté d’intérêts s’entendait promptement avec le commandant militaire du district. Alors la chaîne de l’oppression était complète. « Les infortunés ryots, écrivait à ce sujet lord Hobart, sont livrés sans protection aux exactions de gens dont la seule règle de conduite est celle-ci : extorquer les plus