Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/319

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ali-Fez protesta solennellement ; selon lui, bien que désigné par l’ancien visir pour lui succéder, Mirza-Ali n’était même pas le fils de celui-ci ; il s’offrait à en fournir les preuves. L’obscurité impénétrable de ce genre de preuves, le danger de se livrer à des enquêtes sur la filiation des princes, enfin la désignation, faite par l’ancien visir, du jeune prince pour son successeur, déterminèrent le gouverneur général à ne pas écouter ces réclamations. Mirza-Ali s’assit sur le musnud. Mais bientôt les bruits sur l’illégitimité de sa naissance ne tardèrent pas à acquérir de plus en plus de consistance, et d’autant plus que la violence de son caractère et de fréquents emportements lui avaient fait de nombreux ennemis ; cela devint la nouvelle du jour, le sujet de tous les entretiens. Sur ces entrefaites, le gouverneur-général se rendit à Lucknow pour l’arrangement de quelques affaires ; d’innombrables plaintes sur la conduite du nouveau visir lui arrivèrent aussitôt de toutes parts ; tous ceux qui l’approchèrent sous un prétexte quelconque ne manquaient pas de représenter à l’envi le jeune prince comme prodigue, débauché, incapable d’administrer, incapable de satisfaire aux engagements contractés avec les Anglais. Ces dernières considérations disposèrent peut-être le gouverneur-général à croire avec quelque facilité à la bâtardise d’un prince qu’il commençait à regretter de voir sur le trône. La begum n’ayant jamais eu d’enfant, on ne disait pas que Mirza-Ali fût son fils, mais