Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/305

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

17 décembre 1797, sur un bâtiment commandé par Ripaud. Grossier, sans éducation, dès les premiers jours du voyage, ce dernier les accabla de vexations, leur fit subir les traitements les plus insolents. Il leur arracha leurs dépêches, leur extorqua de l’argent, les menaça de les emmener sur la côte de Bombay. Il leur refusait jusqu’à l’eau nécessaire à leurs ablutions. Après avoir beaucoup souffert des fatigues de cette pénible traversée, les ambassadeurs arrivèrent néanmoins à l’Île-de-France.

La nature de cette mission voulait qu’elle fût tenue secrète, et Tippoo en avait fait l’expresse recommandation à ses envoyés. En dépit de leurs représentations, le gouverneur de l’Île-de-France, pour faire honneur à la république de cette démarche, ne les en reçut pas moins avec beaucoup de cérémonies. Il accueillit leur demande, leur promit des secours, ce qui était bien, mais commit, en outre, l’incroyable imprudence de donner de la publicité à cet engagement. Plusieurs journaux français arrivèrent à l’Île-de-France, pendant le séjour d’un mois qu’y firent les Mysoréens. D’après ces journaux, l’Angleterre était prête à succomber, elle gémissait sous le fardeau d’une dette énorme, à peine était-il possible qu’elle tînt tête à la France. Un écolier ne serait pas pris à ce style ; ignorant le langage de la polémique européenne, les Mysoréens le furent ; ils se hâtèrent de transmettre tout cela comme autant de nou-