Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/287

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prières. D’après les pratiques des Indous, cela constituait le vœu de les consacrer à des actes de charité. Ahalya-Bae construisit des forteresses, perça des routes ; elle bâtit des temples à Mhysir, et, le long des routes, des édifices consacrés aux voyageurs. Loin d’être renfermée dans les limites de son propre territoire, sa magnificence s’étendait à tous les principaux endroits des pèlerinages indous, à l’est, à l’ouest, depuis le Cuttack jusqu’au Guzarate, au nord jusqu’à Kadarnath, parmi les montagnes Neigeuses de l’Hymalaya, au midi jusqu’à Ramiseram, auprès du cap Comorin. Dans toute cette immense étendue, elle bâtissait des édifices, fondait des établissements, envoyait des rentes annuelles pour être distribuées en charités ; n’oubliant pas les moins célèbres, les plus ignorés des lieux de pèlerinage et de dévotion [1]. Elle avait soin d’approvisionner des eaux sacrées du Gange toutes les pagodes qui s’y trouvaient, afin qu’elles fussent employées aux ablutions dans les différents temples. Elle nourrissait de ses bienfaits une multitude de pauvres ; à certaines solennités religieuses, elle invitait les classes les plus inférieures à des divertissements dans son propre palais. Pendant l’été, des gens payés par elle stationnaient le long des routes pour offrir de l’eau aux voyageurs ; l’hiver, elle faisait faire dans les principales villes de ses États d’immenses distributions de vêtements. Bien mieux,

  1. Ces lieux sont innombrables dans l’Inde.