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gne, fut la principale cause des succès d’Ahalya-Bae dans l’administration intérieure de ses États ; et ces succès furent vraiment étonnants. La permanence ou l’instabilité des ministres et des fonctionnaires, sont, avec leur mérite, dans l’Inde comme en Europe, la vraie mesure des bons ou mauvais gouvernements. Or, Ahalya-Bae eut toujours le même ministre pendant tout le cours de son règne ; les employés inférieurs eux-mêmes furent rarement changés. Madajee-Scindiah, pour sa puissance et sa renommée, lui fut, il est vrai, d’un grand secours. Ce chef, dont elle sut cultiver l’amitié avec une prudente habileté, lui rendit, en effet, différents services. Le caractère de Madajee-Scindiah défend de croire que ses motifs personnels fussent désintéressés ; mais aucun prince ne fut plus attentif à produire une bonne impression sur les esprits en cherchant à se montrer partout comme l’ami de Ahalya-Bae ; il comprenait combien ce titre lui était favorable dans l’esprit du peuple. En diverses occasions elle lui fit des prêts d’argent, dont l’un ne fut pas moindre de 30 lacs de roupies. Il ne la remboursa pas, mais en revanche l’aida dans l’administration d’une partie de leurs territoires qui se trouvaient mêlés ; il lui prêta pour cela le concours de ses propres officiers. Le gouvernement de Ahalya-Bae en reçut une force qu’elle n’aurait probablement tirée de nulle autre part. Elle montra beaucoup de modération à l’égard des nombreux et anciens tributaires de la