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de ses autres envoyés auprès d’un grand nombre de petits rajahs tributaires. À la mort de Madajee-Scindiah, Ahalya-Bae devint le chef le plus puissant des Mahrattes, quoique ses forces réelles fussent au-dessous de celles de Dowlut-Row-Scindiah. Les Indous ne traitent pas les femmes avec la même sévérité que les Mahométans ; ils ne les enferment point loin de tous les yeux au fond du harem ; ils ne les couvrent pas obstinément de voiles épais. En s’occupant de l’administration des affaires, en venant s’asseoir plusieurs heures tous les jours au durbar, Ahalya-Bae était loin de choquer aucun préjugé, aucune susceptibilité nationale.

Le premier principe de son gouvernement paraît avoir été de n’imposer que des tributs modérés et de pratiquer un respect scrupuleux à l’égard des droits des officiers de village et des propriétaires de terres. Sans cesse accessible, elle prêtait une oreille infatigable aux plaintes de tous ; on la voyait entrer dans les moindres détails des plus petites causes soumises à sa décision. Tâche pénible, où elle était accompagnée et soutenue par un profond sentiment religieux, car elle se croyait responsable devant Dieu de chacun des actes de son pouvoir. Lui conseillait-on des mesures sévères, rendues nécessaires par les circonstances, on l’entendait dire : « Est-ce à nous, mortels, qu’il appartient de détruire les ouvrages de Dieu ? » La paix extérieure, qui ne fut jamais troublée sous ce rè-