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important par ses suites, car il mit sur le trône Ahalya-Bae dont le règne fut remarquable à beaucoup d’égards.

La maison de Holkar n’avait plus de représentant mâle direct ; d’après les lois mahrattes, Ahalya-Bae se trouvait, dès lors, en droit de choisir un successeur et d’administrer les affaires. Elle élut pour commander ses armées Tukajee-Holkar, du même nom, mais nullement parent du grand Mulhar-Row ; et celui-ci devint le fondateur de cette maison de Holkar, qui va jouer bientôt un rôle important dans le reste de notre histoire. Le peschwah s’empressa de confirmer Tukajee-Holkar dans les fonctions qui venaient de lui être conférées. Ce partage du pouvoir, à en juger par grand nombre d’exemples, ne semblait pas constitué pour durer une semaine, il dura plus de trente ans : exception singulière et touchante. La reconnaissance qu’il devait à sa bienfaitrice devint le sentiment dominant chez Tukajee-Holkar pendant le reste de sa vie. À la vérité, Ahalya-Bae était respectée, vénérée à l’extrême dans l’étendue de ses États ; toute tentative d’usurpation n’aurait pas manqué de livrer son auteur au mépris et à l’exécration générale, à une mort presque inévitable. Mais Tukajee-Holkar n’avait pas besoin de ces considérations pour être retenu dans le devoir. Dans ses moindres actions perçait un profond dévouement à sa bienfaitrice, un désir sincère de lui plaire. On l’appelait Tukajee ; il prit le titre de fils de Mulhar-