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nistrées avec justice, douceur, régularité ; de même aussi celles qui se tenaient en repos. Mais dans ses guerres avec les chefs de l’Indostan, avec les princes rajpoots et les petits rajahs de l’Inde centrale, il laissait volontiers son armée se livrer à la violence, à la cruauté, à l’esprit de pillage, inhérents à la race mahratte. Son but était sans doute de frapper les esprits et de les amener à la soumission par la vue de ce contraste. Madajee-Scindiah, bien qu’il eût été reconnu prince indépendant par les Anglais (1782), ne les en haïssait pas moins. L’accroissement de ce pouvoir étranger ne pouvait manquer de devenir un jour un obstacle au développement de sa propre ambition. Il le sentait et peut-être se proposait-il déjà de le combattre. Peut-être entrevoyait-il dans l’avenir ce but éloigné. Mais il mourut à Poonah en 1794, avant d’avoir tenté la réalisation de ce projet. L’extrême jeunesse de son successeur le rendait peu propre à cette tâche difficile.

Madajee-Scindiah n’avait jamais eu d’enfant mâle ; en revanche, il avait trois neveux, fils de son frère Tuekajee. Il se prit d’une affection très tendre pour le plus jeune de ceux-ci, et par suite adopta pour son héritier le fils de ce neveu, ou son petit neveu. Ce prince, Dowlut-Row-Scindiah, à cette époque comptait à peine treize ans ; les vastes possessions et l’armée considérable dont il héritait, ne l’en rendaient pas moins l’arbitre de la confédération mahratte. Les veuves de Madajee essayè-