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embarrassée d’une multitude immense, une armée mahratte n’avait aucun moyen de faire des sièges, de tenir la campagne, de prolonger les hostilités au-delà d’un terme très rapproché. Il suffisait aux Rajpoots de fortifier avec quelque soin leurs villages, pour braver et déjouer les efforts des Mahrattes. Tout cela avait déjà fait comprendre à Scindiah l’avantage de pouvoir disposer d’une force plus régulière, lorsque le hasard le mit en relation avec un militaire français, M. de Boigné, dont nous parlerons plus au long tout-à-l’heure. Scindiah lui fit des offres tellement avantageuses que celui-ci se hâta d’accepter ; il entra au service du prince mahratte. À l’aide des troupes qu’il lui dressa à l’européenne, Scindiah prit des villes et gagna des batailles comme nul autre prince de l’Inde ne l’avait encore fait. Il ne s’attaqua pas seulement aux petits rajahs de l’Inde centrale et de l’Indostan, il conquit, subjugua les fiers, les orgueilleux Rajpoots. La bataille de Meirtah, livrée contre les forces réunies de Joudpoor, marqua l’apogée de ses triomphes et de son ascendant. Peu après, les armées de Jeypoor et d’Holkar furent également défaites, un corps de troupes dressées à l’européenne se trouvant dans cette dernière fut complètement anéanti. Scindiah s’occupa dès lors de réformes administratives, tantôt dans l’Indostan, tantôt en Malwa. Il faisait tous ses efforts pour donner à son gouvernement de la fixité, de la stabilité. Les provinces où il se trouvait étaient d’ordinaire admi-