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bord toute favorable à l’accusation, l’opinion s’en était de la sorte incessamment détachée : elle s’était ralliée peu à peu à Warren Hastings, en faveur duquel elle se prononçait alors hautement.

Pour prouver que M. Hastings avait voulu se créer une influence au moyen de l’argent du public, les commissaires apportèrent cinq exemples : un contrat d’opium accordé à M. Sullivan, un trafic illégal d’opium, une allocation au général sir Eyre Coote qui ne lui était pas due, un contrat pour des bœufs de trait, et deux contrats pour des grains. Le contrat pour les grains et les allocations de sir Eyre Coote furent les objets auxquels s’attachèrent les plus grands soupçons. M. Sullivan était fils d’un président de la cour des directeurs ; il était jeune, sans expérience aucune des affaires de l’Inde, ni par conséquent du commerce de l’opium. La cour des directeurs avait ordonné que les contrats fussent faits pour une seule année et avec concurrence ; cependant le marché, le monopole de cette denrée lui avait été donné sans concurrence, et pour quatre années. Plus tard, M. Sullivan, nommé secrétaire de Hastings, l’avait accompagné en cette qualité dans son voyage aux provinces supérieures ; dernière circonstance qui l’obligea à se défaire de son privilège : il le vendit à un M. Bener pour une somme de 40,000 livr. sterl. Celui-ci le vendit 60,000 à un nouvel acquéreur, M. Yoank, qui cependant avait pu en tirer encore de nombreux bénéfices. Les commissaires en concluaient que le